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Chez le burner

Le burner nous emmène dans son atelier où se trouvent deux fûts métalliques dont l'intérieur est revêtu de briques rouges complètement vitrifiées et soudées les unes aux autres par les traitements thermiques successifs.

Il commence par examiner nos pierres afin de regrouper les pierres supposées avoir le même comportement à haute température. Elle seront introduites dans des capsules d'alumine par groupe et subiront des durées et des températures différentes lors du traitement thermique. Quoi qu'il en soit, la première séance de chauffage de 2 heures environ, servira à confirmer cette répartition faite à l'oeil nu. Après quoi les pierres seront chauffées toute une nuit pour certaines, quelques heures pour d'autres.

 

 

Le burner apporte deux capsules d'allumine ayant déjà servi. Et s'aprete a y deposer les pierres triees.

Il enlève le ciment à l'aide d'un couteau afin de refaire un scellé bien étanche. On peut voir dans la bassine un mélange savant de ciment et d'argile dont la composition exacte reste un mystère.

Les pierres sont alors réparties dans les capsules. On peut voir a gauche deux cristaux de ce qui devait être du spodumène avant que le malheureux ne les fonde littéralement en tentant de les chauffer. En effet les burners ont rarement de véritables connaissances en gemmologie. Les meilleurs burners sont les Thaïs qui n'hésitent pas à gâcher des pierres juste pour tenter une expérience. C'est ainsi sans doute qu'ils ont découvert le traitement thermique au béryllium, en oubliant un béryl dans un lot de corindons destinés à recevoir un traitement thermique.

On ajoute une poudre magique (probablement du borax) destinée à empêcher les pierres de se souder entre elles. Cette poudre évite aussi le risque de choc thermique.

Le burner ferme hermétiquement les capsules contenant les pierres, puis le but ici est de procéder a un chauffage en atmosphère réductrice afin d'intensifier la couleur bleue des saphirs. Le but est de transformer du Fe2+ en Fe3+ susceptible de produire un transfert de charge avec du titane Ti3+ présent sous forme d'aiguilles de rutile mais aussi de manière microscopique et diffuse. On obtient alors un transfert (Fe2+,Ti4+ / Fe3+,Ti3+) qui reflechi le bleu du saphir.

A la manière des poupées russes, on met les petits pots dans les grands, toujours dans le but de ralentir la conduction de la chaleur et d'éviter tout choc thermique. Dans la même optique, on comblera les espaces vides avec des débris qui permettront aussi de bien caler les petites capsules d'alumine contenant nos pierres.

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